L’Est de la RDC connait depuis novembre 2018 une flambée de la maladie à Virus Ebola. 819 cas ont été recensés dont 513 décès selon les derniers chiffres présentés dans ce projet de recherche initié par le Dr Jude Mary CENAT de l’université d’Ottawa au Canada. Ce projet de recherche a été réalisé en partenariat avec  le Dr Jean-Pierre BIRANGUI  de l’Université de Lubumbashi et  Jacqueline BUKAKA de l’université de Kinshasa avec l’appui des organisations internationales. Ces trois chercheurs se sont donc proposé de faire une évaluation, préservation et intervention psychosociale sur la santé des communautés notamment les survivants. La cérémonie de présentation de cette recherche eu lieu le vendredi 16 février 2019 à la faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’université de Lubumbashi.

Selon cette recherche élaborée par le Dr Jude Mary CENAT de l’Université d’Ottawa, le Dr. Jean-Pierre  BIRANGUI de l’Université de Lubumbashi et Jacqueline BUKAKA de l’Université de Kinshasa, la malade à Virus Ebola a fait plusieurs victimes en Afrique depuis son apparition, et le Virus qui a frappé en 2014-2016, font-ils remarquer,  a fait craindre « une épidémie de portée mondiale ».

En RDC, dix flambées épidémiques ont déjà été observées. Cette dixième  par exemple, qui se vit depuis novembre dans les provinces de Nord-Kivu et Ituri à l’Est du pays donne un bilan de 819 cas recensés dont 513 décès. Selon le ministère de la santé, ce bilan dépasse celui de la première épidémie enregistré  dans l’histoire au Village  Yambuku dans la province de l’équateur. Et  cette étude qui unit  ces trois universités dont deux du Congo-Kinshasa et une du canada, démontre que « cette dixième flambée de l’épidémie à Virus Ebola est devenue la deuxième plus grande après celle de 2014 qui avait frappé la Guinée et la Sierra Leone et cela en terme du nombre de personnes atteintes 819 cas et les décédées  qui sont 513 », a affirmé le professeur Dr. Jean-Pierre  BIRANGUI dans sa présentation du projet.

Pris par vidéoconférence à partir du Canada à l’école de psychologie d’Ottawa, le Docteur Jude MARY CENAT, initiateur de ce projet de recherche pense que ce travail psychosociale sur le Virus Ebola est  passionnant, intéressant et opportun, « le lien entre santé mentale et la maladie à Virus Ebola est important », a-t-il déclaré. A lui de renchérir,  « après la contamination des habitants des communautés et la guérison de certains malades, c’est important dans l’après coup de pouvoir prendre le temps de réfléchir sur les impacts manifestes sur la santé mentale. Ce projet a aussi une importance sanitaire ».

Pour ce psychologue Canadien, la finalité de ce projet n’est pas que d’évaluer les conséquences sur la santé mentale des survivants du Virus Ebola mais « d’abord de pouvoir créer des outils de prévention qui tiennent compte des besoins réels des communautés et qui se basent sur des données probantes parce qu’en temps d’épidémie, les outils sont souvent basés sur la peur, ensuite de construire également des outils de prise en charge psychosociale parce que aujourd’hui on ne connait pas exactement l’impact des interventions psychosociales sur  les gens qui ont été atteint par cette maladie.  C’est une obligation pour les psychologues de prendre en charge des personnes qui peuvent mourir ou qui voient les autres mourir et ça fait exacerber l’anxiété chez ces personnes, ça peut créer des troubles poste traumatiques, une dépression, un sentiment de culpabilité du fait les uns guérissent et d’autres meurent», argumente-t-il.

Présent à la cérémonie, le Recteur de l’Université de Lubumbashi, le Professeur Gilbert KISHIBA FITULA, s’est montré satisfait et  lucide sur la pertinence de ce projet de recherche qui unit son Université aux deux autres. « Nous sommes satisfait de l’organisation de cette journée à propos des préoccupations de notre société congolaise et la communauté internationale sur la maladie à virus Ebola. Nous sommes satisfait par les apports des scientifiques sur cette question pour sortir de cette épidémie qui fait des victimes, et éviter d’être dans la fatalité », a déclaré Monsieur le Recteur au nom de toute la communauté universitaire. Il a également souhaité plein succès à ces conversations scientifiques ainsi qu’au suivi des résultats.

Et pour le Dr. Jean-Pierre  BIRANGUI, cette collaboration interuniversitaire va porter plusieurs fruits notamment des thèses, des études en master mais également un colloque de portée internationale sur la question psychosociale de l’épidémie.

Arsène BIKINA