Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui d’urgence aux actions de lutte contre la Chenille Légionnaire d’Automne du maïs(CLA), l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO) a organisé, ce lundi 13 mai 2019, un atelier de sensibilisation des grands producteurs de maïs de la province du Haut-Katanga. L’Université de Lubumbashi(UNILU) y a été représentée par le Professeur Lucien NYEMBO KIMUNI, Directeur de cabinet adjoint de Monsieur le Recteur, et le Professeur David BUGEME, tous deux de la faculté de Sciences agronomiques de l’UNILU. Le but poursuivi par cet atelier était celui d’échanger avec les grands fermiers sur l’usage incontrôlée des pesticides, partager les expériences, et leur proposer une lutte raisonnée ainsi que des alternatives à la lutte chimique.  

Ces moments d’échanges ont réuni différents acteurs qui entrent en jeu dans la lutte contre cette chenille qui ravage des hectares de champs de maïs dans le haut-Katanga et occasionne une perte de près de 17%. Parmi ces acteurs figurent le Pr Dr Ir Lyna MUKWA, chargée de projet CLA-FAO, M. Marcel Ndoko, Chef de Bureau FAO Lubumbashi, M. Michel MPUNDU MUBEMBA MULAMBI, Directeur de cabinet du Ministre provincial de l’agriculture et Professeur à la faculté de Sciences agronomiques de l’UNILU, M. Baudouin KAKUJI, Inspecteur Général de l’Agriculture de la province du Haut-Katanga, M. Koko NZEZA, Experts en Champs Ecoles Paysans(CEP), M. Raphaël DUCLOS, responsable d’une entreprise spécialisée dans la vente des équipements et produits chimiques pouvant lutter contre la CLA, ainsi que des représentants des fermes du haut Katanga qui entretiennent des champs de maïs pouvant aller jusqu’à près de 5000 hectares.

Le service à la communauté étant une des missions de l’Université, le Professeur NYEMBO KIMUNI a proposé aux fermiers une lutte intégrée qui prend en compte les variétés tolérantes comme alternative à la lutte chimique contre les CLA. D’après lui, cee type de lutte pourrait permettre aux fermiers de maximiser leur production du maïs. Grâce à la recherche de qualité menée au sein du laboratoire BioDev de l’UNILU, le Professeur a présenté une enquête qui y a été menée. Les résultats étaient largement en faveur des variétés Babungo et Sam Vita, suivies respectivement des variétés UNILU, SC 719, Bukidi bukidi, SC 637 et MRI. Dans sa conclusion, il a précisé que la lutte intégrée se veut être la moins couteuse, et que les variétés composites améliorées locales montrent des meilleures performances comparativement aux variétés hybrides (importées).

Le Professeur David BUGEME a pour sa part parlé de la lutte agronomique au moyen de la technique Push-pull. Il a expliqué que cette technique consiste à semer, dans la marge autour des champs de maïs, des plantes qui dégagent des substances chimiques qui éloignent les CLA des maïs, ou qui les attirent pour les empêcher d’atteindre les maïs. Ces plantes servent de refuge, et produisent un liquide collant qui piège les CLA et limite ainsi leurs dégâts. Il a donc exhorté les fermiers à utiliser cette technique comme moyen efficient de lutte contre les CLA.

A l’issue de cette journée, quelques recommandations ont été formulées à l’endroit de la  FAO et du gouvernement congolais. Il s’agit notamment de l’accompagnement technique des fermiers, le renforcement des capacités des producteurs, l’appui aux structures de recherches agronomiques, l’utilisation des semences tolérantes contre la CLA, le renforcement des séminaires pour la lutte contre la CLA, ainsi que l’investissement dans les radios communautaires pour l’information de masse.