Le 31 mai et le 1er juin 2024, la Faculté des Sciences Agronomiques a organisé des Journées Scientifiques sous le thème : « la sécurité et la souveraineté alimentaire en République démocratique du Congo : défis et perspectives ». Ces assises ont réuni des chercheurs, des experts, des acteurs du monde agricole et des décideurs politiques autour des enjeux cruciaux de la sécurité alimentaire en RDC. Une exposition des productions agricoles dont celles des étudiants a également été faite.

Les discussions de ces journées scientifiques ont permis de dresser un état des lieux alarmant de l’agriculture en RDC. Malgré son immense potentiel, plusieurs contraintes majeures freinent le développement du secteur agricole. C’est entre autres la faible valorisation du potentiel agricole : de 80 millions d’hectares des terres arables dont 40 millions irrigables, seules 10% sont exploitées. Les autres éléments sont : le paradoxe entre potentialités et production ; le manque des données sur l’utilisation et l’aménagement des sols agricoles ; le manque de politique agricole adéquate ; Le déclin de la recherche agronomique ; Le manque d’encadrement et d’accès au crédit ; La monotonie alimentaire ou encore la dépendance aux importations.

Prof Mylor Ngoie, doyen de la faculté des sciences agronomiques
Prof Mylor Ngoie, doyen de la faculté des sciences agronomiques

A l’issu des deux jours de réflexion, les 20 communications ont abouti à des résolutions durables pour une agriculture plus performante en RDC. Il a été suggéré au gouvernement de porter le budget alloué à l’agriculture à au moins 10% du budget national conformément à l’accord de Maputo de 2002. De développer l’agrobusiness pour rendre l’agriculture congolaise plus compétitive et attractive pour les jeunes ; Mettre en place des mécanismes de financement adaptés aux besoins des agriculteurs, avec des taux d’intérêt abordables ; Renforcer l’efficacité et la coordination des acteurs du secteur agricole pour une meilleure gestion des ressources et des politiques publiques ; Élaborer et mettre en œuvre des plans et programmes ciblant les filières végétales, animales et halieutiques prometteuses pour accroître la production nationale ; Anticiper les aléas climatiques et protéger les cultures des effets néfastes des sécheresses et des inondations ; Réaliser des études approfondies sur les sols, les ressources hydriques et la biodiversité pour une meilleure gestion

L’occasion était propice pour le doyen de la faculté des sciences agronomiques, le professeur Mylor Ngoie Shusha, de prendre l’engagement d’initier davantage des recherches et des projets en lien avec la sécurité alimentaire.

Prof Kishiba Fitula Gilbert, Recteur de l'UNILU
Prof Kishiba Fitula Gilbert, Recteur de l’UNILU

Pour le Recteur Gilbert Kishiba, ces solutions sont la clé de voûte pour le développement intégral de la RDC et que à partir de ces assises, les portes sont ouvertes en vue de donner des solutions à la question de dépendance alimentaire.

« Ses résolutions sont un atout et un prima. Elles seront déposées aux autorités du pays pour leur mise en valeur en vue de répondre à la préoccupation du chef de l’Etat de la revanche du sol sur le sous-sol. » a-t-il ajouté.

La RDC dépend fortement des importations d’intrants agricoles et des aliments, fragilisant ainsi sa souveraineté alimentaire.