Thème : DÉCOUPAGE TERRITORIAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO. SEPT ANS DÉJÀ!
ARGUMENTAIRE
La constitution adoptée par référendum et promulguée le 18 février 2006 marque l’avènement de la lll République. Celle-ci a entrainé des réformes politiques profondes dans tous les secteurs de la
vie nationale,notamment dans celui de la réorganisation de l’administration territoriale désormais basée sur la
décentralisation.
Cette dernière place l’exercice du pouvoir de l’Etat à trois niveaux complémentaires et indissociables, à savoir : le gouvernement central,les provinces et les entités territoriales décentralisées (E.T.D.en sigle) bénéficiant de la libre administration. Concernant les provinces, leur nombre est passé de 10 à 25 en plus de la ville-province de Kinshasa, la capitale. Celles-ci sont dotées de la personnalité juridique et, partant, de l’autonomie de gestion de leurs ressources financières, matérielles et humaines.
Dans ce contexte, le découpage est considéré comme un des éléments essentiels de la matérialisation de cette décentralisation.
Il a pour objectifs fondamentaux :
– de rapprocher l’administration des administres et de simplifier les procédures administratives;
– de permettre aux populations de participer à la vie publique locale et d’élaborer despolitiques de développement dans les domaines qui les concernent;
de rendre les provinces et les E.T.D. responsables de leur développement en harmonie avec le développement national durable;
– de contribuer à l’accélération de l’atteinte du développement humain local et national à travers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement(O.M.D.);
– de consolider l’unité nationale mise à mal par des guerres successives et récurrentes.
Cependant, si le constituant congolais ne s’est pas trompé en estimant que le
découpage était l’une des voies susceptibles de relever le défi de la gouvernance et du développement dans un pays aux dimensions continentales, en l’occurrence la République Démocratique du Congo, il n’a peut-être pas mesuré à quel point sa mise en ceuvre poserait de problèmes de plusieurs ordres. En effet, censé entrer en vigueur 36 mois après la promulgation de la constitution dont il est question ici, le découpage n’est devenu effectif qu’en 2015, c’est-à-dire avec des atermoiements quasi funestes d’environ 6ans!
Préoccupée par cette macro-problématique, la Faculté des Sciences Sociales,Politiques et Administratives vous invite à réfléchir sur le thème central suivant : « Découpage territorial en R.D.C.:7 ans déjà « .
Quand bien même la décentralisation suivait son cours normal,sept ans n’offrent peut-être pas un recul nécessaire et suffisant pour faire des projections solides et donc réalistes vers l’avenir.
Ainsi, au regard de l’expérience du découpage territorial en cours en R.D.C., on peut se poser quelques questions, comme par exemple:
Sept ans après, les provinces, les E.T.D. et les populations locales sont-elles satisfaites de l’expérience de la nouvelle gestion fondée sur le découpage territorial?
L’installation de nouvelles provinces augure-t-elle vraiment la réussite du processus enclenché?
Cette installation garantit-elle le
développement local, la cohésion et l’unité nationales ainsi que le rétablissement de l’autorité de l’Etat?
Autant de questionnements qui taraudent tout celui qui serait tenté de dresser un quelconque bilan, si provisoire soit-il.
AXES SPÉCIFIQUES
Les contributions des uns et des autres sont attendues sur différents axes spécifiques, à savoir notamment:
– Découpage territorial et gouvernance locale en R.D.C.;
– Découpage territorial et développement à la base;
– Découpage territorial et coopération
interprovinciale;
– Découpage territorial et relations avec les pays limitrophes de la RDC;
– Découpage territorial et institutions
politiques provinciales;
– Découpage territorial et cohésion nationale
– Découpage territorial et ethnicité;
– Découpage territorial et finances publiques;
– Découpage territorial et vie publique,
Etc.