L’école de tourisme et hôtellerie de l’université de Lubumbashi a organisé ce mercredi 23 avril 2018 une journée scientifique. La cérémonie a eu lieu dans la salle des fêtes de Guest House UNILU. Plusieurs institutions professionnelles de L’État congolais ont été associées à cette messe d’échange d’idées sur les secteurs touristique et hôtelier. Notamment l’office national du tourisme de Lubumbashi, la DGRAD, la diffusion de tourisme, le service urbain de tourisme… sans oublier les instituts supérieurs qui offrent des formations en tourisme.
En présence de la directrice générale de l’école supérieure de tourisme et hôtellerie, et ses deux vices DG, différentes présentations ont été enregistrées. Le professeur Isaac Sumba par exemple, prenant la parole, il a parlé de la contribution de la mise en désire dans la réinvention du tourisme en République Démocratique du Congo. D’après lui, le tourisme est un produit inventé ici en RDC par les belges pour leurs visites. Il ajoute qu’il faut le réinventer c’est à dire inventer notre propre tourisme pour permettre aux congolais de consommer ou visiter les sites touristiques congolais. « Pour y arriver, j’ai proposé l’approche de la mise en désire, c’est à dire que la population locale puisse désirer ce tourisme congolais » a-t-il dit dans son accroche.
En ce qui concerne la stratégie à mettre en place pour accrocher le public congolais en général et lushois en particulier, Au Professeur Isaac encore de proposé l’événementiel. « Si vous visitez le zoo aujourd’hui, est ce que demain vous aurez envie d’aller encore le visiter ? Non. Alors si aujourd’hui on vous dit qu’il y a un festival, et que c’est tel groupe qui viendra cette année, et l’année prochaine, il y aura d’autres groupes qui viendront. Vous allez revenir », a-t-il conclu.
Par contre, le CT BANKIMY LESSAY, de l’institut supérieur pédagogique de Kinshasa, a planché son exposé sur la problématique du développement du tourisme par rapport à la fiscalité. Dans son argumentaire, cet enseignant a affirmé que l’impôt ou la taxe est bon pour le développent du tourisme, quand il est très élevé, cela fait fuir les touristes. « Par le fait que dans le monde touristique, il y a la concurrence, et devant cette dernière, il faut jouer sur le prix, la qualité. Si on résolvait cette question, ça va créer ce qu’on appelle l’élasticité dans la demande », a ainsi conclu le CT BANKIMY.
Dans la même optique, l’assistant Armand Ilunga de la faculté des sciences sociales, a présenté son exposé autour du thème « La pression fiscale et la problématique de la mise en tourisme de la RDC ». Pour lui, la fiscalité est un domaine de prédilection qui finance le budget de L’État. Monsieur Armand signale qu’il y a de seuil qu’on ne peut pas dépasser car si on le dépasse, la fiscalité se retourne contre l’État et se constitue en antipode au développement de certains domaines. « Voilà pourquoi aujourd’hui, on a scruté le domaine de l’industrie touristique et de l’hôtellerie par rapport à la fiscalité et on a trouvé que la pression fiscale était forte. Il faut qu’il ait un guichet unique pour ce domaine afin de balancer les taxes et libérer finalement le tourisme », a-t-il affirmé.
De son côté, Gaëtan BUKASA, assistant à l’école de tourisme et hôtellerie a exposé sur la question de savoir si réellement ce sont les taxes qui bloquent l’évolution de l’industrie touristique ou le contraire. En évoquant la méthode quantitative, cet enseignant stipule qu’après une analyse partielle, les taxes ne bloquent pas le développement de ce secteur, mais plutôt l’organisation et la gestion de ce domaine qui freine son évolution. « Cette journée scientifique était enrichissante, et pour les enseignants, et pour les étudiants. Car l’organisation de cette activité fait partie de la partie théorique des enseignements. Nous avons compris comment établir un lien qui existe entre les domaines touristique, hôtelier et fiscal », c’était par ces propos que la directrice générale de l’école de tourisme et hôtellerie, le Professeur KATENDA KANKOKWE CATHY a clôturée cette journée scientifique en présence une centaine de participants.
Patient LUKUSA