Le coronavirus a opéré un changement des sociétés mondiales sans doute sans précédent. Fruit involontaire de la mondialisation et des changements environnementaux, il a aussi changé de manière souvent radicale les comportements des humains. Ceux-ci ont du en quelques semaines ou mois, en fonction des pays et des politiques sanitaires qui y sont menées, changer leurs habitudes, leurs plans, leurs rapports sociaux, bref la vie de tous les humains a été chamboulée et le restera sans doute pour les mois et années à venir.
Un des symboles les plus marquants de ces changements est sans doute le masque respiratoire, devenu un attribut nécessaire, souvent critiqué pour son efficacité relative dans la lutte contre le coronavirus, il est porté à contre-coeur, parfois perçu comme une limitation intolérable à la liberté de chacun (une muselière intolérable), mais il est partout présent, parfois couvrant la bouche et le nez, parfois dans la poche ou le sac à main. Parfois il est dans l’urgence ou la nécessité remplacé par un foulard ou un tour de cou, mais ces tissus n’ont pu longtemps et partout être utilisés, car largement moins efficaces que le masque sous toutes ses formes possibles et imaginées… Les déclinaisons du masques sont nombreuses, depuis le masque jetable en papier en passant par le masque de luxe et les innombrables types de masques fait maison, cousus ou juste coupés dans un bout de tissus.
Toutes les contributions analysant le masque respiratoire dans la crise du Covid-19 sont invitées : comment et pourquoi est-il devenu le symbole de la crise ? comment les individus se le sont-ils appropriés ? quelles différences (pratique, sanitaire) existent-elles entre les masques artisanaux en tissus et les masques professionnels en papier ? comment le masque est-il devenu un accessoire de mode, devant être en concordance avec une pochette, une cravate ou une robe ? les questionnements politiques, anthropologiques, sociologiques, voire juridiques sont nombreux… nous privilégierons soit un approche transversale (notamment comparative), soit une approche au cas par cas (nationaux). L’analyse des masques sous divers aspects devra être contextualisée (temps et espace : temporalité de la crise, mesures prises par ailleurs pour lutter contre le Covid 19, etc.).
Les contributeurs sont invités à présenter les résumés de leurs articles (100-120 mots) vers le 1 octobre 2020 et les textes intégrales (35-45 mille signes espaces et références compris) vers le 1 février 2021. Les consignes éditoriales seront communiquées aux auteurs après l’approbation du dossier par le Comité de rédaction, fin octobre – début novembre 2020. La publication du dossier est prévue durant le 2021. Les textes peuvent être soumis en français (de préférence) ou en anglais (et en russe bien entendu), l’évaluation se fera en langue originale ; la traduction en russe en cas d’acceptation sera assurée par le Comité de rédaction.