Une année après avoir préconisé le recours à l’immunothérapie pour faire face à la pandémie du COVID-19, lors d’une conférence tenue à Lubumbashi en date du 18 février 2020, les Professeurs LUNGU ANZWAL Philomène et BALAKA EKWALANGA Michel de l’Université de Lubumbashi viennent de publier en anglais les résultats de leurs essais cliniques dans une prestigieuse revue scientifique américaine dénommée Journal of Clinical Immunology & Microbiology (Journal d’immunologie clinique et microbiologie, 31 mars 2021).
Les chercheurs de l’UNILU ont opté pour une thérapie basée sur le renforcement de l’immunité naturelle pour permettre à l’organisme infecté par le COVID-19 de prendre en charge lui-même sa propre défense. Ce renforcement consiste à administrer des molécules déjà existantes sur le marché pharmaceutique et qui ne sont pas toxiques. Cette approche est connue sous le nom de « repositionnement thérapeutique ».
Les molécules retenues à cet effet sont les interférons de type 1 alpha et beta, et de type 2 gamma, associés à la chloroquine et aux antioxydants. Les auteurs rappellent que les interférons sont des protéines, des messagers du système immunitaire, et que les cellules les produisent lorsqu’elles sont infectées par un virus. Si le virus prend le dessus sur elles, alors, l’immunothérapie consiste à fournir aux cellules de l’interféron de manière exogène, pour booster l’immunité.
S’agissant de la chloroquine, l’équipe BELA-UNILU.20 nous informe qu’elle joue un rôle éminent dans la transformation du milieu acide du phagolysosome en milieu basique et oriente la réponse immunitaire vers une immunité à médiation cellulaire, apte à produire des cellules T8 cytotoxiques. Quant aux antioxydants (vitamines A, C, E, Zinc, Sélénium, Leucopène), ils ont pour rôle de rééquilibrer les radicaux libres présents en excès dans le milieu acide du phagolysosome et susceptibles de se fixer sur d’autres molécules (protéines, glucides, lipides, génome viral) et de provoquer ainsi de funestes mutations.
Les essais cliniques menés sur 132 patients à Kinshasa et à Kolwezi ont donné des résultats satisfaisants après 5 jours de traitement. L’équipe s’est inscrite dans un schéma compassionnel, suffisamment justifié par le caractère d’urgence sanitaire mondiale. A Kinshasa, les tests de dépistage et de contrôle ont été réalisés par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB). Tous les patients ont été guéris endéans 5 jours, et les sujets traités en prévention ont été testés négatifs au cours des 10 derniers mois.
L’efficacité du traitement s’est avérée particulièrement concluante et la RDC peut désormais envisager de le retenir comme schéma thérapeutique national contre COVID-19.
Dans l’entretemps, l’équipe poursuit ses études avec des cohortes de contrôle pour évaluer l’efficacité de la multi-thérapie dans la durée.
Leur article scientifique est disponible sur https://athenaeumpub.com/immuno-multi-therapy-and-prophylaxis-efficacy-against-covid-19/