1. Argumentaire

La population africaine est jeune et en croissance rapide. D’après les chiffres tirés de la version révisée de 2019 des World Population Prospects publiée par les Nations Unies, 60% de la population a moins de 25 ans et 50% de la population est âgée de 3 à 24 ans. Les projections démographiques des Nations Unies prévoient qu’en 2030, l’Afrique abritera 28% de la population mondiale âgée de 3 à 24 ans, contre 17% en 2000 et 25% en 2020. Ce nombre élevé de jeunes en Afrique, en croissance rapide exerce une pression considérable sur les systèmes éducatifs africains. Il en découle une demande croissante en matière d’éducation et une massification des étudiants surtout dans les premières années de
l’enseignement supérieur et universitaire (PNUD, 2023). Par ailleurs, en Afrique, le secteur de l’enseignement a été marqué, ces dernières années, par de nombreux bouleversements à la suite de certaines crises sanitaires, à des guerres récurrentes entraînant des déplacements massifs des populations, voire des catastrophes naturelles, etc. Par conséquent, beaucoup d’établissements d’enseignement supérieur et universitaire ont suspendu les cours causant ainsi du retard aux étudiants dans l’évolution de leur cursus académique. La pandémie de la COVID-19 fut une occasion de repenser l’éducation dans le monde et en Afrique en particulier en mettant l’accent sur le recours accru au numérique et un corps enseignant formé pour tirer pleinement parti du numérique et faciliter la continuité de l’apprentissage des étudiants (UNESCO, 2021).
Le passage au système Licence, Master, Doctorat (LMD) dans beaucoup d’universités africaines met une pression aux enseignants « à enseigner et évaluer autrement ». Dans de nombreux pays, les enseignants universitaires sont recrutés en début de carrière sur des critères de recherche et non sur base des compétences pédagogiques (Rege Colet et Berthiaume, 2015). En Afrique comme d’ailleurs dans d’autres pays, les professeurs d’université ne bénéficient d’aucune formation pédagogique et numérique pendant leurs études doctorales, ni lors de leur engagement, parfois ni en cours de leur carrière. Et pourtant, même si quelques disparités existent entre les pays, les professeurs doivent faire face aujourd’hui à de nombreux défis : la massification des effectifs d’étudiants ; le manque d’accès aux ressources numériques de qualité ; des infrastructures et équipements insuffisants ; l’adoption du système LMD, une pression causée par les pandémies, les guerres et autres catastrophes naturelles, etc.
C’est pour répondre à ce réel besoin et de la nécessité d’une attention accrue portée à la qualité de l’enseignement et à l’apprentissage des étudiants que de plus en plus d’universités africaines mettent en place des séminaires en pédagogie universitaire ou des programmes de formation pédagogique des enseignants-chercheurs.

2. Objectifs

Le colloque « Innovation pédagogique et développement professionnel des enseignants du supérieur à l’ère du numérique en Afrique » est donc une occasion de partager les résultats des expériences menées dans les universités africaines et les initiatives en cours en matière d’innovations tant numérique que pédagogique, ainsi que le développement professionnel des enseignants du supérieur. Ainsi, le colloque constitue non seulement un espace de valorisation scientifique, mais aussi un lien de dialogue et d’échange sur les pratiques d’innovation pédagogique et de développement professionnel des enseignants du supérieur à l’ère de l’essor du numérique et de l’Intelligence Artificielle générative comme
ChatGPT.

Plus concrètement, le colloque sera le moment de :

1) Faire un état des lieux sur la pédagogie universitaire en Afrique et innovations y relatives. Quels sont les enjeux et défis actuels de l’enseignement supérieur en Afrique ? Quelles sont les réponses pragmatiques et réalistes à ces défis ? Quelles sont les expériences réussies dans les universités africaines en matière d’innovations tant numérique que pédagogique ? Quelles sont les stratégies clés de l’innovation et
d’avenir pour améliorer la qualité des enseignements et de l’apprentissage des étudiants (Axe 1 : Pédagogie universitaire : état des lieux et innovations).

2) Revisiter les pratiques dans les universités africaines dans la formation continue des enseignants en pédagogie universitaire numérique, un des facteurs clé de l’amélioration de la qualité des apprentissages et de l’usage du numérique dans les enseignements. Quels sont les dispositifs de formation (continue) pédagogique et numérique mis en place dans les universités africaines ? Et quel impact de ces formations sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement et des apprentissages des étudiants ? Comment évaluer la pertinence de ces offres de formation proposée dans les universités ? Comment les enseignants sont-ils accompagnés pour surmonter des difficultés de gestion de grands groupes et favoriser la créativité ? Quels sont en termes de perspectives, les stratégies à long terme pour garantir un changement systémique et durable dans la formation des enseignants ? (Axe 2 : Développement professionnel des enseignants du supérieur en Afrique).

3) Echanger sur l’impact en éducation de l’Intelligence Artificielle générative comme ChatGPT. Quel usage de ChatGPT dans l’enseignement supérieur et universitaire ? Comment exploiter au mieux sa valeur ajoutée ? Comment évaluer désormais les étudiants en tenant compte de l’existence de ChatGPT ? De façon générale, quels sont les enjeux éthiques liés à l’usage du numérique en éducation ? (Axe 3 : Essor du numérique et de l’IA en éducation).

3. Conditions de participation

Le colloque est ouvert à tous les chercheurs nationaux et étrangers (enseignants, chercheurs, doctorants, acteurs de développement, etc.). Les interventions (lors du colloque) sont possibles en mode hybride (présentiel et distanciel).
Les propositions de communications doivent inclure les informations suivantes :

  • (i) Titre
  • (ii) Les noms et prénoms des auteur(s), leur affiliation institutionnelle, adresses mail avec la mention (*) précédant le nom de l’auteur correspondant
  • (iii) Mentionner clairement le nom de l’auteur présentant l’article et son e-mail
  • (iv) L’axe souhaité par le soumissionnaire
  • (v) Résumé en français de 300 mots présentant le contexte, la question de recherche, la méthodologie, les principaux résultats et les implications politiques potentielles. Les résumés sont à soumettre par fichiers sous format Word (A4, portrait, police Times New Roman 12, taille 12 pts, à simple interligne et avec des marges de 1 pouce) en précisant l’axe, à l’adresse unique : colloque2024@unilu.ac.cd.

Pour la publication des actes du colloque, les articles devraient compter entre 5 000 et 8 000 mots (minimum 8 pages et maximum, 15 pages). Les références bibliographiques suivent les normes APA. Les articles doivent être tapés en police Times New Roman 12, à simple interligne et avec des marges de 1 pouce.

4. Calendrier

  • Date limite de soumission des propositions :  31 mai 2024
  • Date de notification de la décision du comité scientifique : 30 juin 2024
  • Date de retour des versions corrigées : 31 août 2024
  • Tenue du colloque : 4-6 novembre 2024,à Lubumbashi en RDC

5. Contacts

colloque2024@unilu.ac.cd 

Christelle Sukadi Mangwa +32 477 21 38 70 (Whatsapp)

Narcisse Kalenga Numbi +243 993 667 875