Serge Langunu, Nouveau Docteur en Sciences agronomiques de l’Université de Lubumbashi, a brillamment soutenu sa thèse de doctorat le 23 avril 2025, à Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège).

Dr Serge Langunu et sa commission d’encadrement
Dr Serge Langunu et sa commission d’encadrement

Sous la co-direction des Professeurs Gilles Colinet (ULiège) et Mylor Ngoy Shutcha (UNILU), ce travail de recherche propose une voie d’espoir pour les terres dévastées par des décennies d’activités minières dans l’Arc Cuprifère Katangais.

Une réponse scientifique à une urgence environnementale
Dr Serge Langunu
Dr Serge Langunu

Dans un contexte où la contamination persistante des sols, de l’eau et de l’air par les métaux traces met gravement en péril la santé des populations locales, le Dr Langunu s’est attaqué à un défi immense : démontrer l’efficacité réelle des phytotechnologies pour restaurer les sols pollués et réduire l’exposition humaine aux contaminants.

Son étude s’est attachée à évaluer, sur le moyen et le long terme, l’impact de diverses techniques de phytoremédiation dans l’Arc Cuprifère Katangais, en mettant l’accent sur la capacité des plantes à stabiliser les métaux et à limiter leur dispersion dans l’environnement.

Des résultats porteurs d’espoir

Cover ThèseLes analyses révèlent l’ampleur de la pollution : des concentrations très élevées en arsenic, cadmium, cobalt, cuivre, manganèse, plomb et zinc, avec des degrés de contamination atteignant des niveaux alarmants (DC = 72 à 5 440 ; risques écologiques RI jusqu’à 162 091).

Pourtant, l’espoir renaît : des essais de revégétalisation ont montré que la plantation d’arbres fruitiers tels que Mangifera indica (manguier) et Syzygium guineense permet de réduire partiellement les risques écologiques dans la rhizosphère. Cette zone du sol influencée par les racines.

La consommation de fruits provenant des zones traitées doit toutefois être surveillée : près de 47 % des fruits récoltés dans certains sites excèdent encore les seuils de sécurité alimentaire de la FAO/OMS, soulignant l’importance d’accompagner ces solutions naturelles par des consignes de consommation prudente.

Une stabilisation réussie grâce à la natur

Le chercheur met en évidence la réussite du Microchloa cupricola, une graminée locale capable de couvrir totalement les sols pollués et de limiter la mobilité des métaux toxiques. Après dix ans, les parcelles colonisées par cette plante affichaient une couverture végétale intégrale et une immobilisation partielle des contaminants.

D’autres essais ont révélé que plusieurs espèces ligneuses — telles que l’Acacia auriculiformis, l’Albizia lebbeck, ou encore la Delonix regia — s’adaptent remarquablement aux conditions difficiles des sols pollués, renforçant ainsi la biodiversité et apportant une couverture végétale durable.

Un avenir possible pour la remédiation à grande échelle

La thèse du Dr Serge Langunu ouvre ainsi des perspectives concrètes pour une mise en œuvre à grande échelle des phytotechnologies dans l’Arc Cuprifère Katangais. Par leur faible coût, leur compatibilité écologique et leur efficacité démontrée, ces approches pourraient devenir des piliers de la réhabilitation environnementale dans l’arc cuprifère katangais.

Photo de famille après la soutenance de thèse
Photo de famille après la soutenance de thèse