Esocrim: historique

HISTORIQUE
Depuis novembre 2004, la première école de criminologie en République Démocratique du Congo a ouvert ses portes.
Vers la fin de l’an 2009, cette structure est opérationnelle et en voie d’autonomisation.
L’école, au sein de laquelle évolue le centre d’étude et de formation en criminologie et droits humains, est située au sein de l’université de Lubumbashi(UNILU). Elle a été créée grâce à la volonté de l’UNILU avec le soutien de la commission universitaire au développement (CUD) de la communauté française de Belgique et de l’association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger(APEFE).
A. La naissance d’un projet
Dès 1971, un projet de création d’une formation en criminologie avait vu le jour à l’université de Kinshasa. Le centre de criminologie et pathologie sociale situé au sein d’université est dirigé par le professeur Guy HOUCHON, alors enseignant à Kinshasa est chargé de préparer un projet de création d’une licence en sciences criminologiques. Le projet est soumis à maintes reprises aux instances facultaires et universitaires de l’université de Kinshasa sans aboutir à une réalisation effective.
Trente ans plus tard, en février 2002, le professeur KAUMBA LUFUNDA Prince, est nommé RECTEUR de l’université de Lubumbashi. Docteur en philosophie et licencié en criminologie de l’université de Louvain dans les années 1980, celui-ci est depuis lors convaincude la réussite de former en République Démocratique du Congo des enseignants et chercheurs dans le domaine de la criminologie. Il souhaite d’emblée inscrire le projet dans le cadre de la commission universitaire ou développement qui a, après une dizaine d’années d’interruption, repris la collaboration avec les universités congolaises. Le recteur KAUMBA prend contact avec Françoise Digneffe, alors enseignante à l’école de criminologie de l’Université Catholique de Louvain. Lors d’un séjour en Belgique, en février 2003, le recteur KAUMBA élabore un projet dont il discute avec une équipe d’enseignants belges.
D’emblée, il apparaît essentiel d’inclure dans cet enseignement toutes les questions relatives aux droits de l’homme et de créer à partir de l’école de criminologie, un centre de recherche en « criminologie et droits humain ». Ce choix est lié à une volonté de mettre en place un enseignement impregné du respect des droits de chacun qu’il soit auteur d’infraction (même les plus graves) ou victime, mais aussi d’inscrire dans une réflexion plus large l’histoire de la RDC, le fonctionnement de ses institution et le type particulier de société qu’elle représenté. Il est clair dès le départ que si les intitulés d’un certain nombre de matières à enseigner restent proche des programmes européens.
Les contenus sont pensés chaque fois en vue de permettre la construction du savoir propre à ce pays d’Afrique centrale. L’école de criminologie accorde une attention particulière à certaines thématiques telles que le phénomène enfants de la rue, les déplacés de guerre, les enfants soldats, la criminalisation de l’économie et l’évolution de la criminalité urbaine.
B. La mise en place du projet
I. Enseignement
De manière prioritaire, on décide de former un corps professoral à l’Université de Lubumbashi. Ensuite, dès octobre 2006, une première promotion première licenceest ouverte. Les objectifs généraux de l’enseignement en criminologie peuvent être résumés de la manière suivante :
• Former des spécialistes de l’étude scientifique des différentes formes de délinquance et des comportements problématiques
• Organiser des formations et des recyclages des personnels concernés par les questions de criminalité et de contrôle (policiers, membres de l’administration de la justice pénale, éducateurs de rue, directeurs de prisons …
• Intégrer les exigences des droits humains et du droit international humanitaire dans les programmes et pratiques de gestion de la criminalité et de la déviance
• Mener des recherches dans le domaine de la déviance et de la délinquance, des rapports aux normes et de la réaction sociale, spécifique à la situation en République Démocratique du Congo.
• Coupler la recherche en criminologie à la recherche en matière des droits humains.
a. Un programme de formation spécifique pour les deux premières cohortes d’étudiants
Pour répondre à ces objectifs des nombreuses actions sont entreprises. Au départ l’Université de Lubumbashi ne dispose d’aucun enseignant en criminologie à l’exception du Recteur, elle ne possède aucun ouvrage dans ce domaine et elle doit en outre construire des locaux susceptibles d’héberger l’école et son centre de recherche ainsi que la bibliothèque.
Un véritable partenariat s’établit entre l’Université de Lubumbashi et une équipe d’enseignants belges. Une première cohorte d’assistants de diverses disciplines (sociologie, droit, psychologie, philosophie, géographie, médecine, histoire) est sélectionnée et amenée à suivre une formation de deux ans : une licence spéciale en criminologie et un diplôme d’études approfondies en criminologie.
b. Le programme officiel de licence en criminologie débute en septembre 2006
A partir de l’année académique 2006-2007, l’école de criminologie de l’Université de Lubumbashi ouvre ses portes aux étudiants porteurs d’un diplôme de graduat(ou de baccalauréat si la RDC se met en accord avec « Bologne ») et propose un cursus de deux années de licence plus proche de celui que l’on connait dans les universités de la communauté française. Il est accessible aux étudiants formés en droit, sociologie, psychologie mais aussi à d’autres disciplines de sciences humaines moyennant des cours complémentaires. Un DEA et/ou un programme de formation dans une école doctorale complète cette formation. Ces cours sont conçus comme des séminaires plus que comme des cours magistraux, mais aussi au début, comme des enseignements à distance dans la mesure où la plupart des enseignants étrangers ne sont présents à Lubumbashi que de bibliothèque se constitue progressivement, par des dons et des achats des nouveaux locaux sont construits et aménagés.

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