La salle Muteta de la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi a abrité une Matinée scientifique dédiée à la lutte contre la pandémie de Monkey Pox.

Cette conférence a assemblé des universitaires et des chercheurs pour explorer des solutions face à cette menace sanitaire.

Le Recteur Gilbert Kishiba Fitula a déclaré qu’aujourd’hui les universités et les chercheurs  sont à nouveau convoqués pour chercher les voies et moyens scientifiques et humains pour riposter et envisager les meilleures solutions en vue de soulager l’humanité.


Le célèbre virologue et immunologiste, Michel Balaka Ekwalanga a ouvert les débats avec une présentation sur le virus Monkey Pox, expliquant comment il envahit l’organisme humain. Il a montré la nécessité d’utiliser les solutions locales disponibles à UNILU pour soigner efficacement les patients. Cette introduction a posé les bases pour comprendre les implications plus larges du virus. Comme face au COVID-19, le Professeur Balaka Ekwala a présenté un protocole de traitement basé sur l’autophagie.

L’autophagie, précise-t-il, participe à l’activation de réponses immunitaires innées et sert de lien pour le déclenchement d’une réponse adaptative. Elle est impliquée dans la plupart des voies de signalisation conduisant à l’activation de réponses immunitaires innées telles que la réponse interféron ou l’inflammasome.

18.077 cas dont 4.843 sont confirmés et 615 décès en RDC. (INSP).

 

Le Professeur Claude Mwamba Mulumba a ensuite abordé une thématique cruciale : l’interaction entre le virus Monkey Pox et le VIH-SIDA. Selon une étude menée par Lancet (2023) auprès des professionnels des sexes dont les homosexuels, sur 6 345 cas prélevés de variole du singe dans 110 pays, 40,32% soit 2558 de ces cas ont présenté également une co-infection par le VIH.

L’infectiologue précise que les PVV sont plus vulnérables à certaines infections, y compris la variole du singe, car leur système immunitaire est affaibli, a-t-il conclu.

Pour sa part, le Professeur Éric Kasamba a présenté les tests disponibles pour détecter le virus Monkeypox. Le Professeur Didier Malamba Lez a apporté un éclairage sur les manifestations extra-cutanées du M-Pox, un aspect souvent négligé mais essentiel pour une prise en charge globale des patients. Il a mis en exergue la prédisposition des patients cardiopathes.

La matinée a également été enrichie par l’expertise du Professeur Victor Okombe Obeya, qui a parlé du rôle des animaux dans la transmission du virus et des mesures à prendre pour prévenir sa propagation. Les populations vivant dans l’environnement rural, à proximité des animaux suspects comme les singes, les rats et les chauves souris, sont les plus vulnérables.

Le Médecin Directeur des Cliniques universitaires, Professeur Assumani N’simbu  a rassuré l’auditoire sur la capacité des Cliniques universitaires de Lubumbashi à gérer les cas de M-Pox, grâce à un personnel qualifié, un  protocole d’isolement adapté et un protocole de traitement en attente de validation.

Dr Foreman Mabala, Directeur Général de l’hôpital Jason Sendwe, a évoqué les opportunités offertes par cette structure sanitaire, dans la gestion de cette épidémie, tandis que le Professeur Willy Arung, Doyen de la Faculté de Médecine, a analysé les erreurs commises lors de la crise Covid-19 pour en tirer des leçons utiles dans la lutte contre le M-Pox.

Enfin, le Directeur de l’Ecole de Santé Publique, Professeur Mwembo Tambwe  et le chef de Division provinciale de la Santé, le Docteur Kubuya ont présenté respectivement le plan de contingence de l’UNILU et le plan de préparation provincial face à cette flambée. Madame le Médecin Inspecteur Provincial et vice-présidente de la Commission provinciale « Une santé », Dr Thérèse Kayila a conclu en présentant les mesures mises en place, au niveau provincial, pour faire face à cette crise sanitaire.

Le M-Pox a été déclaré épidémie par le centre Africain pour la surveillance au mois août 2024. Elle a été suivie par la déclaration de l’urgence sanitaire planétaire.

La RDC est présentée comme l’épicentre mondial. Elle compte, en date du 26 août 2024, un cumul de 18.077 cas dont 4.843 sont confirmés et 615 décès. (INSP).

En outre, 18 cas suspects ont déjà été signalés dans la Province du Haut-Katanga.